Le long chemin vers l’égalité LGBT: La prochaine étape – défaire Harper!

Déclaration de la Fierté 2015 du Parti communiste du Canada et de la Ligue de la jeunesse communiste

Nous sommes à l’été, la saison de la Fierté, avec des centaines d’activités dans les villes, grandes comme petites, à travers le pays. Le Parti communiste du Canada affirme chaleureusement sa solidarité envers la communauté LGBT et ses alliés, et invite les électrices et les électeurs à se débarrasser des Conservateurs anti-égalité de Stephen Harper à l’occasion de la prochaine élection fédérale.

D’importantes victoires juridiques, politiques et culturelles en faveur des droits des LGBT ont été obtenues depuis les premiers défilés de la Fierté, grâce à des décennies d’efforts de la communauté LGBT et nos alliés. À l’échelle internationale, plus de pays reconnaissent désormais le droit fondamental à l’égalité, comme on a pu le voir avec le récent référendum irlandais sur le mariage.

Ceci fait partie d’une campagne beaucoup plus large pour les droits civiques. Le mouvement au Canada pour mettre fin à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’expression et l’identité de genre a fait d’importants progrès depuis l’année dernière, en particulier autour de l’appui pour les droits des transgenres. Par exemple, un nombre croissant de conseils scolaires prennent enfin des mesures concrètes pour rendre les écoles plus sûres et plus accueillantes pour les étudiants trans. L’expansion de l’expression queer- et trans-positifs dans les médias populaires, les sports professionnels, le mouvement syndical et dans d’autres domaines de la société, continue de faire tomber les barrières.

Mais il ya aussi des signes que des forces anti-égalité fortement organisées cherchent à imposer des reculs. Dans de nombreux pays, les lesbiennes et les personnes trans font toujours face à des menaces, à la violence, à l’emprisonnement ou même à la mort. Contrairement au préjugé bien entretenu à l’effet que le droit à l’égalité serait un « don » d’un Occident capitaliste «éclairé», l’homophobie et le racisme sont en réalité délibérément exportés d’Amérique du Nord et d’Europe. Des progrès sont réalisés par des pays comme Cuba, le Brésil et l’Afrique du Sud. L’an dernier, la World Pride à Toronto avait accueilli Mariela Castro Espin, directrice du Centre national de Cuba pour l’éducation sexuelle, qui a dirigé le mouvement pour les droits des gais, des lesbiennes et des trans dans son pays socialiste, montrant bien ce qui peut être réalisé avec le soutien de gouvernements progressistes.

Ici, au Canada, le Sénat dominé par les Conservateurs a retardé le projet de loi C-279, qui vise à modifier le Code canadien des droits de la personne pour ajouter dans la législation l’ « identité de genre » en tant que motif de crime haineux. Les amendements conservateurs au projet de loi C-279 à propos des « salles de bain », malgré le fait que presque toutes les agressions sexuelles contre les femmes soient commises par des hommes hétérosexuels, sont en fait une tentative délibérée de répandre le mensonge que les droits des trans pourraient faire des toilettes publiques des endroits dangereux pour les femmes, et ainsi fomenter la haine contre les personnes trans.

Sur une plus large échelle, les coupes budgétaires des politiques d’« austérité » et les attaques contre les syndicats affectent lourdement les femmes, les peuples autochtones et les groupes racialisés, et réduisent les gains en matière d’égalité. Les membres les plus marginalisés de la communauté LGBT, incluant les trans, bispirituels, queers racialisées et les jeunes, sont les plus durement touchés par les compressions dans les programmes sociaux.

L’égalité n’est pas une question «marginale». Les personnes trans, qui constituent 10% de la population LGBT, font face à d’énormes frais médicaux, un chômage plus élevé, moins d’accès au logement, à une intimidation généralisée au travail, et au manque de protection juridique. Pourtant, les forces de droite continuent de faire de la communauté LGBT, avec les groupes racialisés et les autres minorités, des boucs émissaires.

Aujourd’hui, la crise économique, la « menace de l’État islamique », et l’anti-communisme sont tous invoqués par la classe dirigeante pour justifier leurs assauts contre les droits travailleuses et des travailleurs, et contre l’égalité sociale. Parmi les idéologies les plus toxiques se retrouvent l’homophobie et la transphobie. Tout comme le racisme, le sexisme et le chauvinisme national, celles-ci servent à diviser et affaiblir la résistance au programme des grosses compagnies capitalistes, aux « accords commerciaux », à l’extraction et l’exportation des matières premières, et au militarisme.

Dans le cadre de la prochaine élection fédérale, nous encourageons les électrices et les électeurs à battre les partis qui soutiennent pareil programme, en particulier les Conservateurs de Stephen Harper, le parti préféré des grosses compagnies capitalistes et aussi le refuge politique des soi-disant « valeurs familiales » des bigots qui veulent faire reculer l’égalité pour les LGBT et les droits reproductifs et à l’avortement des femmes.

Des candidates et candidats communistes seront sur le bulletin de vote dans plusieurs circonscriptions, faisant campagne pour une véritable égalité sociale, pour l’emploi, la démocratie, les droits du travail, la paix, la viabilité environnementale. Nous nous engageons à abroger la loi d’état policier C-51, et de respecter les recommandations de la Commission Vérité et Réconciliation pour les pensionnats indiens.

Nous pensons qu’ « une attaque contre une et contre un est une attaque contre toutes et tous. ». Il est urgent de renforcer l’unité de la classe ouvrière en adoptant des protections juridiques et politiques pour l’orientation sexuelle, l’expression de genre, l’identité de genre et le respect de la diversité corporelle des personnes intersexuées.

Cette unité est un élément essentiel du vaste mouvement démocratique et social pour mettre à l’avant-plan les besoins du peuple plutôt que la cupidité des entreprises, plutôt que l’austérité et la guerre. Notre communauté LGBT doit être une actrice-clé dans les efforts pour construire une « Coalition populaire » du mouvement ouvrier, des peuples autochtones, des jeunes, des étudiantes et des étudiants, des femmes, des personnes âgées, des agricultrices et des agriculteurs, des communautés immigrantes et racisées, des écologistes, des militantes et des militants pour la paix et des nombreux autres alliés.

La résistance des masses dans nos communautés et nos lieux de travail, dans les rues et dans la boîte de scrutin, peut vaincre les partis des grosses compagnies capitalistes et ouvrir la porte à un gouvernement « pour le peuple et non pour les profits ». Le but du Parti communiste est de gagner un véritable gouvernement populaire dans un Canada socialiste, où notre économie et nos ressources seront détenues socialement et démocratiquement contrôlées.

Cette avancée historique rendra possible l’éradication des diverses formes d’exploitation et d’oppression qui menacent notre monde d’aujourd’hui. Nous vous invitons à rejoindre le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste afin de parvenir à une société libérée dans laquelle, comme l’a dit Karl Marx, « la liberté de chacune et de chacun est la condition de la liberté de tous. »

(NOTE: Au Québec, nous utilisons l’acronyme LGBT alors que dans le reste du pays on utilise LGBTIQ pour « lesbienne, gai, bisexuelle, trans, bispirituelles, intersexe queer, et autres. » Le débat sur cela et d’autres termes continue.)